jeudi 2 mai 2013

Esclave du manque

Je ne dors pas, je n'écris pas, je ne lis pas, je ne me soumets pas, la vie coule entre d'autres doigts. L'absence détresse l'ouvrage, il faut à chaque fois recommencer ce qui a été défait.
Je tente de remplir mes nuits solitaires d'air inspiré, de fantasmes revisités mais rien n'y fait, tout me fuit, rien ne vient, c'est le vide là aussi. Je me languis, mon corps et mon esprit sont assailli de maux déconseillés, ils sont muets, encéphale plat. Je me perds autant dans ce lit trop grand que dans cette liberté pas désirée, je ne sais qu'en faire. Sans repères, j'erre. J'ai tant besoin de mesures radicales, de balises, de liens.
Une liberté qu'il faut combler malgré soi, une indépendance forcée qu'on craint de voir coller à la peau sans pouvoir s'en défaire,alors qu'on ne rêve que de chaines.
Peur de devenir une soumise d'occasion, d'opportunité, sans réelle profondeur, sans valeur, une soumise en toc. Une soumise que cette putain de liberté tacle sans cesse, je fais le dos rond, je cherche un sens à mes besoins. Je suis si bien quand je suis à ma place, quand je suis entre ses mains, à ses pieds, quand il est là, près de moi, qu'il décide un point c'est tout. Que je lui obéis, que je ne m'appartiens plus, que tout lui est dû. Fantasme ou luxe hors de prix ?
je ne dors pas pour ne plus rêver, pour ne pas devoir me réveiller, pour ne pas succomber au désespoir, je broie le noir des nuits blanches en petits confettis. Je ne suis l'esclave que du manque, alors que je n'espère que lui.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire