samedi 19 octobre 2013

Songe éveillé

Laisser le sommeil me happer, qu'il m'emporte enfin, la nuit s'évanouit et je me délite épuisée sans espoir de dormir. Un long calvaire s'annonce.

Fermer les yeux, oublier, faire table rase dans cette boîte à penser. 


Encrer la nuit pour sombrer

Deux heures et des poussières, les minutes tombent dans le sablier me laissant quelques écorchures sous les paupières. la corde tendue au poignet et les derniers jours ont raison de mon sommeil.
"Bonne nuit murasaki, la gisante au trop grand lit, tout te fuit, ça au moins tu l'auras appris." me chuchote la petite voix qui surgit.
Je ne crie pas au loup,l'acide se déverse dans les gorges, brûle tout sur son passage, laissant juste un gargouillis aigre dans la bouche, je voudrais laper le lait apaisant mais la source est inaccessible. Prévoir, analyser pour tamponner les tracas, une chose à ajouter à l'interminable liste de mes carences. D'oublis en vacheries, je tête au pis de la bêtise.
Subis, subis petite sotte, les nuits blanches, tous les monstres sont gris, les démons gloussent ici.






Des paroles et des actes manqués

Plus de mots, plus d'éclats, elle reste sans voix
Il faut se délester de leur poids, le prix à payer est bien trop élevé.
Mais pour y arriver, la bête doit trouver la force de garder les tempêtes d'encre noire dans leur flacon, le sceller, le jeter, l'ivresse à un coût, elle vient d'y goûter, l'amertume se digère difficilement, elle doit se maîtriser, le silence est d'or et déjà elle angoisse, elle est tellement faillible.
Vertige de cristal, un faux pas et il ne restera que des débris, taire la moindre aigreur, ne garder en tête que le meilleur. Contenir le pire jusqu'à la fusion des maux, les hurler en cris inaudibles, borborygmes transparents mais peut-être délivrant.  

 Elle doit dompter sa grande gueule, peser chaque mot et se souvenir que leur sens est sujet à interprétation, que chaque vision est question d'angle et de sentiments ressentis, d'émois parfois pervertis. 
La fichue soumise  devrait graver à même la peau des mots tel que silence plutôt qu’espérer des maux éphémères.
Perfide poussée orale qui soulève bien des tourments, il faut cracher les morceaux de la bête dans une boîte de pandore et ensuite les oublier.
Des paroles et des actes manqués, voilà résumé le potentiel de l'animal, elle devrait s'arracher la langue, faire vœu de silence ou se terrer à jamais. Chaque fois qu'elle l'ouvre, elle creuse sa tombe.
Triste constat que voilà et ça recommence encore et encore ...
Elle ne retient rien, n'apprend rien. Elle se laisse emporter par les flots d'émotions qu'elle ne prend pas le temps de trier, elle vit si peu qu'elle devient boulimique quand enfin elle sent son être palpiter, sortir de sa léthargie.
Travailler le silence, apprendre à se taire, ne plus blesser, rentrer en soi quand le déluge gronde , se mordre les lèvres, ravaler le fiel, tourner sept fois sa langue fourchue, silence, chut.




En berne

  La morale d'un moral en berne, mieux  vaut garder le silence.

Il me l'avait dit, je comprends enfin : Subis, ne supplie pas.

Tant à apprendre et si mauvaise élève. Cela a toujours été le cas chez moi, quelques décennies passées non rien changé à mon incapacité à retenir et à me servir de mes erreurs pour grandir.

J'aspire à des sommets auxquels je n'ai pas droit.