mercredi 9 octobre 2013

Paradoxe

Écrire réconforte, oui parfois, ça permet de lâcher la pression comme une soupape. Mais quand nos sentiments, nos émotions sont tellement complexes qu'on ne parvient pas à laisser couler les mots alors que peut -on faire ? 
Le déchaînement de ressentis presque simultané , on est submergé par tant d'émotions, le cerveau ne décrypte plus si le plaisir dépasse la douleur, si c'est l'amour ou la haine qui l'emporte, les deux sont étroitement liés, les deux côtés d'un puissant sentiment.
Les mots ne sont pas assez forts pour détailler ce qui nous taille les tripes.
Il y a les frustrations, les peines, les joies, les bonheurs intenses, les jouissances dévastatrices, la honte, les regrets, les peurs lacérantes.
Il y a des émotions si incroyables qu'elles nous statufient, nous laissent muet, sans réaction, alors qu'à l'intérieur c'est le déluge, l'apocalypse. C'est le recul, le temps qui fait qu'on peut assimiler, goûter dans toute sa réalité, ce que l'on a vécu. Ces moments vous marquent profondément.

Il y a tant d'émotions qui me chamboulent quand je vis une "séance" ou une punition.
La plus particulière , je crois, c'est que je me sens terriblement vivante. 

Il y a des moments, la peur, l'appréhension, le fait que j'ai du mal à gérer mes réactions me donnent envie de m'enfuir pour me "préserver" de ce déferlement ingérable et de ce qui va peut être ou pas arriver," le petit vélo" au fond de ma tête pédalant à toute vitesse dans tous les sens sans savoir ou je vais. Mais que serait ma déception si je m'enfuyais réellement, je n'aurais pas vécu, pas surmonté et ressenti à fleur d'âme ma condition de soumise.

Dépasser la fierté, la frustration, les peurs de toutes ces situations ou j'abandonne totalement ma volonté à SA volonté, elle devient suprême, obligatoire, elle génère la colère chez moi mais aussi au bout du compte, à l'arrivée, une jouissance, un sentiment d'être possédée, un plaisir, une foule de ressentis indescriptibles. 
Je n'ai aucun moyen de le faire fléchir dans mon sens et si j'y arrivais, je lui en voudrais amèrement, je me retrouve face à un dilemme fou, je veux qu'il comprenne ma peur et qu'il ne me l'impose pas et s' il cédait, je ne le respecterais plus et mon amour en pâtirait. 

La souffrance physique, le dépassement de soi, l'apprentissage, la découverte de sensations nouvelles, l'abandon de mes droits, la confiance en l'autre, le plaisir de l'autre sont une partie des ingrédients qui me nourrissent.
Ils sont difficiles, exutoires, intenses, rien n'est lisse et simple, tout se mérite, il y a de nombreux échecs et tant de frustrations, mais il y a des bonheurs béats, des jouissances dévastatrices, qui me lavent et me laissent apaisée, il y a un amour intense pour lui, une fierté qu'il soit fort et protecteur envers moi, que lui aussi se dépasse pour m'apporter cette nourriture, ce sentiment d'appartenance si important à mon coeur.

Je fais souvent deux pas en avant, trois pas en arrière, il faut jongler avec le quotidien bien plus pénible encore. J'ai un caractère entier, insupportable, exigeant. Je ne passe rien.
Et lui, doit gérer ça et ce n'est certes pas chose aisée, loin de là. il lui faut des doses et des doses de patience, de ruses pour m'apprivoiser ou me calmer.

Je suis paradoxe, je suis femme. Il est mon Maître. Je suis à lui pour le meilleur et pour le pire.















extrait

J'ai vécu bien des choses cet été mais je suis incapable de les coucher par écrit.

Je tente mais ce qui en sort est loin de transcrire mes ressentis. ça sonne faux alors que j'ai palpité, j'ai tremblé, j'ai joui, j'ai pleuré, je l'ai haï et adoré, je me suis sentie soumise, femelle, je me suis sentie salope jusqu'aux os.

J'ai goûté aux orties lors d'une punition, une gerbe énorme d'orties alors que je m'attendais à recevoir la cravache, ce sont des milliers de piqûres qui m'on fait trembler, tout mon corps y a eu droit.

J'ai eu droit aux aiguilles, la première est venue se planter dans mon sein gauche, j'avais les yeux bandés, la deuxième n'a pas atteint son but vu ma réaction, j'ai eu un violent mouvement et mon Maître a préféré stopper là. Je m'en suis voulue énormément mais le mal était fait.

Mon Maître m'a taillé un triangle à la lame de rasoir dans la fesse, il a léché mon sang, il m'a soigné.

J'ai vécu bien des humiliations.

Ces derniers temps, beaucoup de soucis m'ont égaré trop loin de la soumission, mon Maître reprend les choses en main.