mercredi 19 juin 2013

Il me tient

Il suffit d'un rien mais ça fait tout et c'est beaucoup. Les liens sont invisibles mais palpables,  il me tient et il fait ça si bien, sa volonté devient ma volonté, je ne peux que m'y ployer.
Je dois puiser en moi pour trouver la force quand physiquement je me sens défaillir, que je sens que je vais lâcher, il me parle alors, et de ces quelques mots je fais mon credo, je me concentre, je le hais, je l'aime, j'ai mal et voudrais lui faire aussi mal à mon mâle aimé, la douleur irradie, je ne suis rien, plus rien n'a de sens, sinon tenir, je canalise la moindre petite parcelle de détermination, j'ai l'impression de me fissurer, je vais céder, je dois tenir, colmater, ne pas le décevoir même si je le maudis, j'ai quelques reste de fierté, mais voilà qu'il me crache une humiliation sur mon corps détesté, il sait que ça me blesse, je sers les crocs, j'ai la rage, je bave de sentiments pas aimant, ma carcasse se tend, J'hésite un instant, laisser tomber ou tenir, à quoi bon si c'est pour ça et puis non, je tiendrai, je m'en fais serment. Je vais lui montrer que sa chienne à du chien, que la louve ira  jusqu'au bout...
Mon sexe est contre moi, j'ai mal et je mouille, le sexe gonflé, les muscles tendus, le corps perdu, je ne suis que sensations mêlées, douleurs et plaisir confus, je ne sais plus.
Le calvaire prend fin, je suis là sans y être, je tremble, j'ai mal, j'ai tenu, j'ai vaincu, ses mots arrivent de loin, il dit sa fierté, je ne saisis pas, quoi ? Pourquoi ? Fierté de quoi ?
Je ne comprends pas, les spasmes et les émotions déferlent, je suis prostrée et la joie doucement naît en moi, j'ai besoin de ses bras, de sa chaleur comme écrin.
Le temps coule et je comprends enfin, il est fier de moi, j'ai tenu. Sa volonté est ma volonté.
Je ne suis pas une soumise de pacotille. Il est mon Maître en OR.


Des couleurs

Je rêve de dégradé de bleus, de rouge brûlant, de stries arc en ciel, être sa toile vivante, de l'art dimensionnel. Qu'il me travaille au couteau, qu'il taille à même la peau, posée sur son tréteau, j'aime qu'il compose, qu'il expérimente sur le tas, qu'il ose et m'indispose,  ses humiliantes demandes qu'il extrait sans peine de ses profondeurs sadiennes.
Je suis son oeuvre incomplète, il crée différents styles, il me modèle et j'aime. Il donne le ton, il teinte nos vies, il colore mon être, il imprime mon esprit animal entre ombre et lumière, entre chaud et froid, il fait sa loi.




Citation d'Amélie Nothomb

L'univers existe pour que j'existe.



Maître Sosthène est mon univers.