mercredi 13 mars 2013

Sans commune mesure


Au delà des choses
Ou les instants saisissants arrêtent le temps
Il y a les barbares et les suaves
Certains les trouveront minables, trop aigus ou trop graves
Le tout c'est qu'ils déchaînent
Moi, ils m'enchaînent, je m'attache, m'offre aux siens

D'eux naissent un amour sans commune mesure
La liberté d'aimer dans la démesure
Ma soumission en offrande pour de la haute couture
Tout donner, tout recevoir , les sentiments sans armure
Rien d'ordinaire
Au royaume de la confiance

l'enfer et le paradis se mélangent
Sentiments à outrance
Un parfum d'intensité, complicité exacerbée
Une fusion des sens, mélanges d'importance
Le partage des rôles exaltés

La fétide vanille et ses sentiments faméliques
Sont bien loin de me combler et à nouveau me tenter
J'ai trop donné sans recevoir ni trembler de bonheur
Dès le début les dés étaient pipés
Aujourd'hui je veux vivre sans compter
Ce n'est pas un jeu, pas un leurre
Aimer et être aimée
à
 cent pour cent

...




Sa prima donna

Il pianote ses notes blanches, noires ou croches
Il bat la mesure, change de tempo, il martèle sans fin, mon Maître hors norme
Il accorde, tend, détend mes cordes à l’affût de la moindre fausse note.
Il guette la plainte sonore, pas de petite musique de chambre, non,non... Il cherche les trémolos, des aigus et des graves, il s'en gave. 
Maestro, il joue sans partition, juste des envolées mélodieuses ou de profondes mélopées.
Concerto sadien .
Je suis son instrument à cordes frappées. Des vibrations qui se répandent, je suis chienne mélomane.
J'aime qu'il joue avec mes octaves cherchant ma table d'harmonie pour quelques symphonies sans cesse modifiées.
Surtout pas d'étouffement insuffisant, ou alors il faut régler l'étouffoir, appliquer une torsion sur ma tige, petit règlement par différentes actions précises.
Surtout rien de trop mou, sinon le toucher sera compromis.
On ne s'improvise pas virtuose, il faut bien connaître son sujet, son instrument. Ce n'est pas un jouet. Toujours se remettre à niveau, évoluer, suivre les mouvements, passer du classique à la création et toujours avec autant de passion. Ne pas négliger les percussions.
Créateur et professeur en mon coeur.




J'aurais voulu

J'aurais voulu, vivre chaque jour à ses côtés
Etre à lui, pieds et poings liés
Plus de départ forcé, de séparation à digérer
Qu'il ne s'éclipse plus et me laisse plongée dans la pénombre
Sans même son ombre pour m'éclairer

J'aurais voulu, tenir dignement loin de sa force
Ne plus souffrir de ses absences à en crever
Ne me tordre que de ses maux choisis
M'emplir de ses moments qui nous renforcent

J'aurais voulu être belle et parfaite déesse
Un corps avec tout ce qu'il aime au bout de la laisse
l'ensorceler à lui faire perdre raison, lui ma déraison
 L'astre à capturer, éblouir ses jours et ses nuits  jusqu'à la fusion

J'aurais voulu être, je veux être tous ses moments
Son passé, son présent, son futur
Nos temps composés, conjugués au pluriel
Rien de singulier

J'aurais voulu être son esclave plus que dévouée
Ma vie entre ses mains






Le bandeau

Les yeux bandés
J'écoute, l’oreille aux aguets
Vos déplacements, vos moindres faits
Évanescence des bruits nés
Que va-t-il m'arriver ?
L'instant présent au goutte à goutte
Gros plans sur mes sens en alerte
Je guette 
Votre souffle, un geste
Bruissement, cinglement de l'air
J'en oublie de respirer
Baigner dans l'obscurité et ressentir
Avec clarté l'essentiel