samedi 9 novembre 2013

Maestro

Donnez-moi le la, le mi, le fa, je suis déjà au sol, au propre comme au figuré, je suis à votre portée, je vous offre mon do, je cherche le ré. Battez-la mesure, je ferai mes gammes, je note les blanches, vous m'infligez les noires, je me fais ronde pour mieux vous recevoir. tracez la portée, chargez à souhait, je m'accroche tonique à vos accords. Votre tempo figure au premier plan, vous possédez la clef de mes arpèges.
Quand le silence se fait, je tends l'oreille, guettant le métronome de vos attentions.
Le seul bémol les maux d'absences qui résonnent comme une dissonance et nous font perdre la cadence par trop de divisions du temps, on perd alors de la hauteur et le ton lui monte. L'altération est passagère car la croche solide,quelques arrangements et l'harmonie renaît sous la tessiture du ténor, je ne suis plus alors que pulsations et altérations, je lâche la gamme de mes émois, je ne suis que le timbre de votre loi. Je grimpe dans les aigus portée par vos graves soutenus. Je suis votre cri de vie.





Un petit, un grand, un ténébreux secret, un secret d'alcôve. Je suis tout ouïe, je retiens ma respiration, je suis réceptacle de vos confidences, accordez-moi votre confiance, je ne juge pas, je ne suis que le témoin silencieux de vos licencieux désirs, je serai plus encore, je peux plus encore mais cela ne m'appartient pas. Dites-moi un secret, un doux, un tout cabossé d'avoir tant roulé en vous, malmené par trop de refoulements, un parfumé de souvenirs, un gros, une confession,celui qui traîne dans les bas-fonds de vos tripes et qui se tord malgré vos efforts, délivrez-vous de ce poids. Dites-moi un secret, un corsé,fort de chez café,concentrez-vous, je le sens presque. Un gentil,un joli tout rond , tout doux et lissé, poli par le bien qu'il vous fait, caracolant joyeusement. Dites-moi un secret...