lundi 4 novembre 2013

Matière, ma terre

Je te ferai la peau douce comme un cuir bien tanné, luisante de larmes étincelantes en cascade  sous mon regard brûlant 
Je te ferai dresser les monts et vallées en empruntant mes chemins tortueux, je veux te voir crevasses et cratères suintant les sucs de ta terre conquise , tes geysers contrôlés, tes sens égarés
Je te ferai rampante d'amour, louvoyant à ma guise, ton corps aux aguets, j'égare ta raison, je tords à souhait tes mutations, je promulgue de nouvelles lois, je n'en fais qu'à ma tête, je suis ton roi, tu es à moi
Je divague sur toi, j'étire mon emprise, j'écarte tes secrets, je m'empare de chaque fibre, j'érige ton monde sans frontière pour moi , tu es aux abois, je me régale de tes effrois, je lèches tes plaies voulues, je goûte tes plaisirs pervertis par moi, je jouis de ce pouvoir consenti, je m'emplis de tes cris, de tes râles, tes tremblements me saisissent de plaisir, chacun de tes cataclysmes font vibrer mon orgueil de mâle, je te possède, j'accède à souhait à tes troublants émois, je suis ton seul repère, tu baves d'envies et moi j'en joue ou pas, tu es ma terre à créer, mes instants suspendus ou allongés, tu es ce que j'ai décidé, ce que je fais ou défais.
Tu es parce que je suis.



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