lundi 29 avril 2013

Les jours s'égrènent à la langueur des fleuves africains, lourds, boueux, statiques, attendant la pluie d'orage salvatrice. Celle qui accélère la vie, qui la libère de sa pesanteur pour retrouver son frisson de fraîcheur, son ruissellement sur la peau offerte et nue, sa respiration, ses exhalaisons entêtantes, ses cris tribaux, viscéraux.
Je l'attends, je la souhaite, je la veux.

Affiner une courbe, corriger une stature, provoquer l'ire de la rebelle, retrouver le goût du sang qui coule dans mes veines, dans la grosse veine bleue.
Sculpter ce joyau brut, le ciseler, le marquer de mon empreinte, lui donner vie à chaque ordre, remise en cause ou punition.
je veux le voir s'ouvrir, s'offrir à Moi, ÊTRE L'OMBRE DE MON OMBRE. Perfection de servilité, être présente tout en étant transparente. Un jour table de chevet, bougeoir, porte manteau, urinoir. Un autre, offerte impudique aux regards des autres, travaillée dans sa chair, pantelante de jouissance obscène.

Les jours s'égrènent à la langueur des fleuves africains...

Sosthène.

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